AGEN

INSTITUT DU DÉVELOPPEMENT LOCAL

Fiche Technique

Maître d'ouvrage

District de l’Agglomération Agenaise / SEM 47

Programme

Bâtiment du D.E.U.G. de Sciences, laboratoires, parking de 100 places

Certification:

THPE

Dates

1997 - 2000/1ère phase 1998-1999, 2e phase (bibliothèque réalisée en 2000)

Adresse:

ZAC Agen Sud, lieu-dit «Gravissat» (Lot-et-Garonne)

Coût des travaux

4.5 M euros HT

Surface de l'opération

3 800 m2 SHON

Bureaux d'études

B.E.F.S. Ingénierie Sud-Ouest

Collaborateurs

Joakim Larsson (chef de projet), Marc Younan

Entreprise générale

SEG Fayat, Garrigues

Description

Avec les champs, la colline, quelques constructions éparses et très hétérogènes, ce projet se présente comme un objet capable de rassembler, de constituer un trait d’union entre les éléments existants. Un horizon qui viendrait jouer avec le fragile dessin de la colline : un bâtiment qui viendrait se fondre dans le paysage.

C’est donc une construction simple, un monolithe allongé, posé en équilibre sur une forêt de poteaux en V. Mais derrière cette apparente simplicité persiste une certaine complexité. L’enveloppe de ce bloc est recouverte de fragments colorés qui pondèrent, en atténuant l’impact des contours, la puissance de la masse en suspension. Ce dessin, peint dans les couleurs bleutées du lointain, permet, à certaines heures du jour, l’absorption complète du bâtiment par son site : à d’autres, au contraire, créant d’improbables profondeurs, il se donne comme un événement faisant imploser en une multitude d’éclats, la masse monolithique.

Ainsi, le geste de la fondation reste comme suspendu, au profit d’une atmosphère en osmose avec le site. Et les différents éléments du programme s’enchaînent dans la fluidité comme une succession d’ambiances différenciées : resserrement, seuil en forme de cylindre elliptique vitré ; dilatation, hall de rencontre et de discussion ouvert sur l’extérieur ; compression, zone plus dense et introvertie aux étages réservés à la concentration et à l’étude. Les salles de cours sont desservies par une double coursive qui tourne autour d’un atrium de lumière surplombant le hall. L’espace vert, la bibliothèque qui semble coulisser à l’arrière-plan, viennent former un monde intemporel rempli de volumes en lévitation, un jardin des sciences composé comme un « Jardin des Délices »...

Malgré le budget très resserré, le bâtiment tente le luxe... Ainsi, l’entrée, comme une entrée de palace, vient chercher ses occupants pour les mettre en scène tout en les protégeant.

Dans le mouvement même où l’édifice se donne comme une des « premières pierres » d’un pôle universitaire à venir, il affirme un « horizon incertain » enveloppant la communauté des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Dans les brumes matinales, cette construction furtive procède des nuages pour mieux s’abandonner, dans la lumière de midi, comme un bloc éclaté. Elle désigne ainsi la science, non comme une puissance ou un pouvoir, mais comme une recherche à plusieurs voix, capable de s’adapter aux fluctuations et aux turbulences d’une nature changeante et en perpétuel mouvement.