AUBUSSON

MUSÉE DE LA TAPISSERIE

frederic borel architecture - aubusson musée de la tapisserie

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Fiche Technique

Maître d'ouvrage

SELI

Programme

Musée de la Tapisserie

Dates

Concours 2012

Adresse:

Aubusson

Coût des travaux

7 M euros HT

Surface de l'opération

3 000 m2 SHON

Bureaux d'études

SIBAT, 8’18» concepteur lumière

Collaborateurs

Benoît Yacine, Andrew Krivaneck

Téléchargement

plan de principe projet.pdf

Description

L’art de la tapisserie semble, depuis son origine, être soumis à l’architecture.

Il intervient pour apporter la chaleur de la laine et la profondeur d’un récit, à la froideur et au silence de la pierre. Il s’immisce ainsi dans les châteaux et les palais pour mieux allier le confort à la solidité. Mais, comment inverser le cours des choses et imaginer une architecture qui se subordonnerait aux images tissées et s’organiserait autour d’elles ?

Nous avons cherché à réinterpréter la construction de la fin des années soixante, sans la trahir, ni la travestir. Nous proposons d’infléchir son caractère un peu strict, pour, notamment dans le traitement de l’extension, lui donner une forme plus accueillante, correspondant à sa nouvelle destination.

REINTERPRETER

Le bâtiment actuel, conçu en 1968-1969 par les architectes Danis et Caradec, est à la fois rationnel, fonctionnel et lumineux. Il bénéficie d’un dispositif d’éclairage très sophistiqué permettant à une lumière uniforme de baigner les salles de cours de tissage du dernier étage.

Nous ne toucherons pas à cette machine qui fonctionne parfaitement.

Au contraire, nous l’accompagnerons vers son accomplissement en corrigeant l’attique opaque qui pèse trop lourdement sur sa fine structure.

Recouvert de fines ailettes verticales, il couronnera plus dignement l’édifice, tout en accentuant le rythme presque gothique qui le caractérise.

Nous avons cherché ensuite à donner une tête, un chef, à ce grand corps acéphale et allongé qui semble dormir au-dessus de la cité au lieu de veiller sur sa destinée. Cette partie abritera le musée où seront exposées des oeuvres mondialement connues. Pour la concevoir, nous avons poursuivi la logique constructive du grand corps existant mais en lui donnant une autre signification. Comme si Gottfried Semper, le théoricien de l’enveloppe, se réconciliait avec Viollet-le-Duc, le chantre de la structure.

ACCUEILLIR

Les colonnes qui scandent le nouveau bâtiment semblent hésiter à dire si elles montent du sol pour soulever héroïquement la toiture, ou si, au contraire, elles tombent d’une dalle en lévitation comme de simples rideaux. Elles se donnent à la fois comme des lignes porteuses et des surfaces protectrices : des piliers surgissant des profondeurs de la terre et des voiles gonflées, plissées renvoyant à la culture du drapé de la sculpture antique. Elles s’élancent en tourbillonnant vers le ciel, mais elles savent aussi composer un dispositif capable de difracter la lumière et d’éclairer correctement, sans jamais mettre en danger, ces tapisseries fragiles.

Comme s’il s’agissait de faire surgir, sous l’élément porteur en dur : la paroi, plus archaïque et plus originelle, qui protège. Comme si l’architecture, avant de se dresser sur ses poteaux pour s’opposer aux lois de la pesanteur et prendre la place des hommes, restait une enveloppe maternelle veillant jalousement sur ses occupants ; une texture imprimée de récits d’images que l’on porte au plus profond de soi, comme le souvenir des peintures rupestres des grottes néolithiques…